- L’analyse des magistrats de la cour des comptes dans leur rapport de mars 2019 : « Si le sapeur-pompier volontaire est indéniablement un « travailleur » à qui les protections minimales de la directive européenne 2003/88/CE du 4 novembre 2003 doivent en principe s’appliquer, ce n’était pas là l’option défendue jusqu’à présent par les pouvoirs publics. Il leur appartient désormais de tirer les conséquences de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne du 21 février 2018 qui a le mérite de révéler les ambiguïtés du modelé français« .
- La directive de 1993 puis celle de 2003 qui l’a remplacée, bizarrement tant décriée par les politiques est une directive visant à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs au travail : « Les dispositions de la directive 89/391/CEE du Conseil du 12 juin 1989 concernant la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail, restent pleinement applicables aux domaines couverts par la présente directive, sans préjudice des dispositions plus contraignantes et/ou spécifiques contenues dans celle-ci« (3ème considérant directive 2003/88).
- La Constitution française et plus particulièrement son article 88-1 : « 7. Considérant qu’aux termes de l’article 88-1 de la Constitution : » La République participe aux Communautés européennes et à l’Union européenne, constituées d’Etats qui ont choisi librement, en vertu des traités qui les ont instituées, d’exercer en commun certaines de leurs compétences » ; qu’ainsi, la transposition en droit interne d’une directive communautaire résulte d’une exigence constitutionnelle à laquelle il ne pourrait être fait obstacle qu’en raison d’une disposition expresse contraire de la Constitution ; qu’en l’absence d’une telle disposition, il n’appartient qu’au juge communautaire, saisi le cas échéant à titre préjudiciel, de contrôler le respect par une directive communautaire tant des compétences définies par les traités que des droits fondamentaux garantis par l’article 6 du Traité sur l’Union européenne ;« . Décision du Conseil Constitutionnel DC n° 2004-496 du 10 juin 2004 JO 22/06/2004.
Malgré cela, malgré la plaidoirie de l’avocate, le rapporteur public et l’avocat du SDMIS se sont obstinés en soutenant la thèse du rejet. Nous pensions alors que les jugements à paraître dans les 3 à 4 semaines à suivre, pourraient aller dans le sens du rapporteur public. Il restait donc à attendre pour lancer les procédures d’appel.
Mais voilà les jugements tardent à paraître, et la justice administrative est en congés jusqu’au début de l’année prochaine, date possible de la parution des jugements.
Le syndicat espagnol qui soutient les plaignant indique que c’est la première fois qu’un tribunal espagnol applique la jurisprudence Matzak.
Ces deux événements démontrent, comme nous le soutenons dès le départ que l’arrêt Matzak est désormais incontournable dans toute l’Union européenne.
N’y aurait-il qu’en France que certains soutiennent mordicus le contraire?
Comment peut-on encore prôner le respect des lois françaises et en même temps l’irrespect des lois européennes avec une Constitution française qui impose de les respecter?
Enfin, un troisième événement pourrait être responsable du retard de parution des jugements annonciateur d’un possible revirement (ou non) du Tribunal administratif de Lyon.
Il s’agit de la pétition déposée par SUD national en mai 2019. Le 30 octobre 2019, la Commission des pétitions du Parlement Europeen l’a déclarée recevable. Elle a demandé à la Commission Europeenne de procéder à une enquête préliminaire sur les différents aspects du problème, sur la base des informations que nous avons fournies.
Quelque soit le contenu des futurs jugements, la reconnaissance du statut de travailleur aux SPV n’est donc qu’une question de temps.
Pour en savoir plus
- Article du 16 décembre 2019, 20 minutes espagnol
- Article du 23 décembre 2019 revue juridique espagnole
- Lire nos précédents articles :
- Article du 21 novembre 2019 : Pourquoi la France est-elle dans une impasse ?
- Article du 20 novembre 2019 : MATZAK à Lyon le 20 novembre 2019
- Article du 19 octobre 2019 : UN STATUT DE TRAVAILLEUR POUR LES SPV
- Article du 23 septembre 2019 : SPV – MATZAK – Débat au parlement européen
- Article du 4 avril 2019 : MATZAK : APPLIQUER L’ARRET POUR EVITER DES DRAMES
- Article du 23 mars 2019 : ARRET MATZAK – GOUVERNEMENT ET FNSPF, LA RUPTURE
- Article du 13 décembre 2018 : STATUT DES SPV – LA COMMISSION EUROPÉENNE TRANCHE
- Article du 1er décembre 2018 : LA VERITE SUR LE STATUT DES Sdu 1PV – ARRET MATZAK, SUITEhttps://www.sudsdis69.fr/la-verite-sur-le-statut-des-spv-arret-matzak-suite/
- Article du 10 novembre 2018 : Utilisation abusive des SPV : Trop c’est trop —-> SUD SDIS69 dépose un recours
- Article du 14 septembre 2018 : ILS ONT JOUE AVEC LE FEU
- Article du 18 juin 2018 : Arrêt Matzak : La FNSPF sort du silence
- Article du 4 avril 2018 : SUD ALERTE LES AUTORITES : L’ARRÊT MATZAK, UNE BOMBE À RETARDEMENT
- Article du 26 février 2018 : ARRET MATZAK SPV BELGE – IMPACT DANS LES SDIS
- Article du 10 septembre 2017 : SPV – EUROPE, CE QUI POURRAIT CHANGER